Il se livre un combat où les Samiens vainqueurs font un grand nombre de prisonniers, coulent à fond plusieurs vaisseaux ennemis ; et, restés maîtres de la mer, ils se munissent de tout ce qui leur manquait pour être en état de soutenir le siège. Mais nous nadoptons pas à cet égard les idées des poètes, qui, par les opinions extravagantes quils nous en donnent dans leurs ouvrages, troublent les esprits, et tombent en contradiction avec eux-mêmes. Ils lui suscitèrent un rival dans la personne de Thucydide, du bourg dAlopèce, beau-frère de Cimon[37], homme sage, moins propre à la guerre que ce dernier, mais meilleur politique que lui, plus fait pour gouverner les assemblées populaires ; qui dailleurs, faisant son séjour à la ville, et se mesurant toujours à la tribune avec Périclès, eut bientôt remis léquilibre dans le gouvernement. La Chersonèse de Thrace est la presqu’île « en forme de main » qui se trouve au Nord de la mer Egée, à la frontière de la Macédoine et de la Thrace ; elle avait déjà été fortifiée par l’Athénien Miltiade, qui en avait été le tyran de 561 à 555. et na-t-on pas droit de blâmer ceux qui, abusant de ce désir inné, au lieu de le diriger vers des études honnêtes et utiles, ne lappliquent quà voir et à entendre des choses qui ne méritent aucune attention ? Le μισθὸς ἐκκλησιαστικός ne sera institué à Athènes que beaucoup plus tard. Il supportait impatiemment la sévère économie de son père, qui fournissait bien peu à ses plaisirs. Commencez à lire La vie de Périclès: Traduit par D. Ricard, 1830 sur votre Kindle en moins d'une minute. On ne le vit ni pleurer, ni faire des funérailles, ni aller au tombeau daucun de ses proches. » Plutarque (50-125), Vie de Périclès et le misthos Voulant s'opposer à l'influence qu'avait le stratège Cimon sur la démocratie, Périclès cher- chait à gagner le peuple à sa cause. Nommé général, il soccupa tout de suite de faire révoquer la loi quil avait autrefois fait passer lui-même contre les enfants naturels : comme il navait plus alors de successeur légitime de son nom, il ne voulait pas que sa famille et sa maison séteignent avec lui. On croit même quElpinice, lorsquon faisait le procès à son frère, adoucit Périclès à son égard. Mais le caractère le plus singulier des biographies de Plutarque, cest quelles sont présentées en couples, une vie grecque placée en parallèle avec une vie romaine : Thésée, le fondateur dAthènes, est le vis-à-vis de Romulus, le fondateur de Rome ; Lycurgue, le grand législateur grec, est la contrepartie de Numa, qui donna à Rome ses institutions ; Solon est lié à Publicola, les deux ayant montré de lindulgence envers le peuple ; Alcibiade, passionné de tout ce qui brille, soppose à Coriolan, en colère contre tout c⦠plutarque oeuvres complÈtes les vies des hommes illustres par plutarque traduites en franÇais prÉcÉdÉes de la vie de plutarque par ricard, paris, didier, libraire-Éditeur, 35 quai des augustins, lefÈvre, libraire, 6, rue de l'Éperon, 1844, 4 volumes. A la grandeur des travaux et aux constructions de temples et de bâtiments, grâce auxquels Périclès embellit Athènes, on ne peut comparer l’ensemble des constructions de prestige édifiés à Rome avant les Césars : la grandeur et la magnificence de ceux-là l’emportent sur celles-ci, et leur prééminence est incomparable. Vie de Périclès est un chapitre issu des Vies parallèles de Plutarque, dans lequel il met en miroir un personnage grec avec un personnage romain. Il ne doutait pas que, dans des affaires si importantes, dans des dangers si pressants, le peuple, entraîné par sa puissance et par son mérite, ne se reposât sur lui seul de sa défense. Quelques uns rêvaient la conquête de lEtrurie et de Carthage ; et ces projets nétaient pas sans quelque espoir de succès, fondé sur la grandeur de leur empire et sur le cours de leurs prospérités. Il imitait en cela un médecin prudent, qui, ayant à traiter une maladie longue et dont les accidents varient, sait administrer à propos à son malade ou des médicaments agréables et doux ou des remèdes violents,et lui rend, ainsi la santé. Périclès en était très affligé, lorsque la déesse, lui ayant apparu en songe, lui indiqua un remède qui procura à cet homme une prompte guérison[47]. Mais il avait soin dailleurs de réfréner les folles prétentions des Athéniens, et ne se prêtait pas aux projets téméraires que le sentiment de leurs forces et leurs succès passés leur faisaient concevoir. Il embrassa donc les intérêts du peuple, afin dy trouver de la sûreté pour lui-même et du crédit contre Cimon. Cette tête de femme voilée fut considérée un premier temps comme représentant Aspasie (la maîtresse de Périclès). La raison en est, je crois, que, étant tombé sur Anaxagore, lequel était un homme de l’espèce en question, il se gorgea de rêveries spéculatives et en vint à considérer, sujet duquel Anaxagore avait abondamment parlé, la nature de l’intelligence, comme de l’absence d’intelligence; d’où il tira, en vue de l’art de la parole, ce qui s’y appliquait. J.-C. à Athènes (Grèce), au sein d'une illustre famille athénienne. Cela permet à Plutarque de « reconstruire » éventuellement les événements, et de faire porter l’accent tantôt sur des points d’érudition, tantôt sur des jugements moraux. Mais les Mégariens repoussaient fortement linculpation de la mort du héraut, et rejetaient les causes de la guerre sur Aspasie et sur Périclès ; ils alléguaient en preuve ces vers si piquants et si connus des Acarnanéens dAristophane[95] : De jeunes étourdis, que leur ivresse égare. Il était père de ce Gylippe qui vainquit les Athéniens en Sicile. Ils en rejetaient la faute sur celui qui, pendant la guerre, avait, disaient-ils, attiré dans leurs murs ce déluge de gens de campagne quil nemployait à rien, quil tenait renfermés comme des troupeaux, et quil laissait sinfecter les uns les autres sans leur procurer aucun changement de situation, sans leur donner aucun rafraîchissement. Plutarque songe certainement à Néron, qui se produisait au théâtre. Nous empruntons cette analyse à Françoise Frazier, Histoire et morale dans les Vies parallèles de Plutarque (voir bibliographie) ; narration et commentaire alternent, comme le montre le schéma ci-dessous : Opérations militaires : renversement du gouvernement oligarchique, rétablissement de celui-ci et retour de Périclès, Départ de Périclès ; sortie victorieuse des Samiens ; les prisonniers sont marqués d’une samienne, Retour de Périclès : organisation du siège et occupation des hommes, et emploi des machines de guerre d’Artémon le Périphorète, Jugement final : avis d’Ion de Chios et de Thucydide. => Lectures complémentaires : La Paix et Les Acharniens, d’Aristophane (édition Victor Henry Debidour, théâtre complet tome I, Folio classiques n° 1789). Voilà ce que lâhistoire nous a transmis de la vie de ces deux hommes célèbres. Idée encore en débat aujourd’hui : l’assistanat comme calamité pour le peuple, qui s’habitue à ne pas travailler !… On remarquera que la démarcation « droite / gauche » à ce sujet ne date pas d’hier : elle divisait déjà, au Vème siècle avant notre ère, les « démocrates » et les « aristocrates »… ce qui n’empêchait nullement ces derniers de se livrer à la surenchère, comme on le voit ci-dessous ! Cf. Vie de Périclès. R. Flacelière) Contexte : Embellissement architectural de la cité d'Athènes. Ce bruit fut saisi avidement par les poètes comiques, qui en prirent occasion de laccuser dincontinence ; ils lui imputèrent de vivre avec la femme de Ménippe, son ami et son lieutenant à larmée. Depuis Solon, il y a trois phratries par tribu, et 30 familles par phratrie. Périclès, qui navait que quarante-quatre vaisseaux, remporta la victoire et défit entièrement soixante-dix vaisseaux ennemis, dont vingt étaient des vaisseaux de guerre[78]. Jai cru devoir rapporter cette circonstance, pour faire connaître lélévation desprit et la grandeur dâme de Périclès. ὁ φράτωρ, ορος : membre d’une même phratrie. Il s'agit d'une série de récits de vies d'hommes illustres du monde gréco-romain, récits organisés par paires, chaque paire mettant en parallèle un Grec et un Romain. [29 (167f – 168c)] : l’expédition de Corcyre contre les Corinthiens. « Oui, répondit le peuple, et beaucoup trop. Plutarque (en grec ancien ΠλοÏÏαÏÏÎ¿Ï / Ploútarkhos), né à Chéronée en Béotie1 vers 46 et mort vers 125, est un philosophe, biographe, moraliste et penseur majeur de la Rome antique. Plutarque, Vie de Périclès, v. 100-120 apr. On dit quun jour on apporta de la campagne à Périclès une tête de bélier qui navait quune corne, et que le devin Lampon, ayant vu cette corne forte et solide qui sélevait du milieu du front, déclara que la puissance des deux partis qui divisaient alors la ville, celui de Thucydide[18] et celui de Périclès, se réunirait tout entière sur la tête de celui chez qui ce prodige était arrivé. Socrate lui-même allait la voir quelquefois avec ses amis ; et ceux qui la fréquentaient le plus y menaient souvent leurs femmes pour lentendre, quoiquelle fît un métier peu honnête, et quelle eût dans sa maison plusieurs courtisanes. Pour Aspasie, on dit que Périclès sattacha à elle à cause de son savoir et de ses connaissances en politique. Aspasie dut son salut aux prières de Périclès, aux larmes que, suivant Eschine, il répandit devant les juges, pendant linstruction du procès. Périclès fit publier un décret qui permettait à six cents Athéniens daller, sils le voulaient, sétablir dans cette ville, et de partager entre eux les maisons et les terres que les tyrans y avaient possédées. de Thucydide à Plutarque, de Voltaire à Rousseau, de Grote à Duruy, les auteurs anciens et modernes se sont interrogés sur les relations nouées entre le ⦠Ce nest pas quil négligeât ses propres affaires ; mais, pour éviter ou que, faute de soin, le bien que ses pères lui avaient laissé et quil possédait si légitimement ne vînt à dépérir, ou quen y donnant trop dattention, il ne se détournât doccupations plus importantes, il avait adopté le plan dadministration qui lui avait paru le plus exact et le plus facile. Cratinos la traite ouvertement de courtisane : Elle eut cette Héra, cette belle Aspasie. Cléon même se déchaînait contre lui, et commençait déjà à profiter de la colère du peuple pour semparer de sa confiance, comme on le voit dans ces vers dHermippos : Tu parles de la guerre en termes exaltés ; Ton âme de Telès semble avoir le courage : Vois-tu briller le fer, tu trembles, tu frémis ; Et la sombre pâleur obscurcit ton visage. Il estimait peu ces généraux quune heureuse témérité faisait regarder comme de grands capitaines. Eh bien ! Par là tous les âges et toutes les conditions sont appelés à partager labondance que ces travaux répandent de toute part. La samine est un vaisseau samien que sa proue basse et ses flancs larges et creux rendent propre pour la haute mer, et fort léger à la course. Ces objets se présentent, dans les actions vertueuses, dont le simple récit produit en nous une vive émulation, un désir ardent de les imiter ; effets que nous ne ressentons point pour dautres objets qui méritent dailleurs notre admiration. => revoir les verbes en –μι, notamment ceux en -νυμι. Fabius, qui en ce qui le concernait personnellement, était sûr de lui et infaillible, se montrait inférieur [à Périclès] par son incapacité à contenir les autres. Callicratès fit lentreprise de la longue muraille dont Socrate disait avoir entendu proposer la construction à Périclès[45]. Comme sil eût produit tous les êtres divers. Elle disposait d’une puissance navale qui faisait de l’ombre à Athènes ; soumise en 456, elle vit ses habitants chassés et remplacés par des clérouques en 431. ἄλλοι δὲ πολλοὶ φασὶ : il s’agit, entre autres, de Platon, dont on connaît la haine envers la démocratie. Le son m’enfante et la flèche me tue! Dabord une peste cruelle vint affliger la ville, et, en moissonnant la fleur de la jeunesse, elle affaiblit sensiblement les forces des citoyens[110]. En déchargeant ainsi la ville dune populace oisive qui, faute doccupation, excitait sans cesse des troubles, il soulageait la misère du peuple, contenait les alliés par la crainte, et leur mettait comme autant de garnisons qui les empêchaient de se porter à des innovations. Périclès le Jeune, fils adultérin de Périclès, fit partie des généraux vainqueurs lors de la bataille des Arginuses (406 av. περιίσταμαι (εἰς + acc) : échoir à, aboutir à, ᾧ a pour antécédent ἕνα ; παρ’ᾧ : (celui) chez qui…, διεκόπην < διακόπτω (aoriste passif) : fendre, ἐπιδείκνυμι : montrer (se construit avec un participe complétif), ὀξύς, εῖα, ύ : pointu (d’où l’oxymore, ou l’oxygène, dont l’acidité provenait, croyait-on, du caractère pointu de ses atomes), τὸ ἀγγεῖον, ου : vase ; ici, cavité crânienne, συνωλίσθηκα : parfait de συνολισθάνω : glisser, ἡ ῥίζα, ης : la racine (d’où notre « rhizome »), ἐπιτυγχάνω : atteindre le but, toucher juste, ὑπόκειμαι : être proposé comme objet de recherches, θεωρῆσαι et προειπεῖν sont des infinitifs dépendants de ὑπέκειτο : il s’agissait de…, ἀναίρεσις : action d’enlever, de faire disparaître. Cette oeuvre pourrait être la réplique de l’Aphrodite Sôsandra (celle qui sauve les hommes), une œuvre en bronze de Calamis dédiée vers 460 avant Jésus-Christ sur l’Acropole d’Athènes et mentionnée par Pausanias au IIème siècle après Jésus-Christ (1,23,2). La loi fixait à dix ans le ban de lostracisme. La mort de Phidias eut lieu en 430. Tant il est difficile à lhistoire de découvrir la vérité ! Le nombre de 1500 juges évoque le tribunal de l’Héliée, et ramène l’affaire à des proportions normales. Faible et peu active, sujette, dans sa longue durée, à de fréquentes variations, elle mina lentement son corps, et affaiblit insensiblement son esprit. Ah! Platon : il ne s’agit pas du philosophe, mais de Platon le comique, contemporain d’Aristophane. Il s’agit sans doute ici de l’artiste. Mais Duris, qui, lors même quil nest pas entraîné par quelque affection particulière, respecte rarement la vérité, a voulu, dans cette occasion, rendre les Athéniens odieux en exagérant les malheurs de sa patrie. Il tendit les ressorts du gouvernement, semblable auparavant, par sa faiblesse, à un instrument dont les cordes, trop relâchées, ne rendent que des sons faibles et mous ; il y substitua un gouvernement aristocratique qui approchait de la monarchie. Vie de Périclès est un chapitre issu des Vies parallèles de Plutarque, dans lequel il met en miroir un personnage grec avec un personnage romain. Une opposition qui nous semble aujourd’hui bien contestable…. Il en fit donc partir un plus grand nombre, qui narrivèrent à Corcyre quaprès le combat[91]. C’est même de ce complément que Périclès a joint la possession à ses qualités naturelles. I. César, voyant un jour, à Rome, de riches étrangers qui portaient entre leurs bras de petits chiens et de petits singes auxquels ils prodiguaient les caresses, leur demanda si chez eux les femmes ne font point denfants. Périclès en fit raser les murailles ; il ôta aux Samiens leurs vaisseaux, exigea deux de très grosses sommes, dont ils payèrent comptant une partie, prirent des termes pour le reste, et donnèrent des otages pour la sûreté du paiement. Ce que nous allons rapporter de leurs actions fera voir si ce jugement est conforme à la vérité. Les vaisseaux étaient prêts à faire voile, et Périclès montait déjà sur sa galère, lorsquil survint une éclipse de soleil qui changea le jour en ténèbres, et qui, regardée comme un sinistre présage, remplit de frayeur tous les esprits[112]. Il se lia particulièrement avec Périclès, quil formait à la politique, comme un maître de gymnase dresse un athlète aux combats. Par là il mit les Grecs à labri des incursions des Thraces répandus dans la Chersonèse ; il les délivra dune guerre pénible et presque continuelle quils avaient à soutenir contre les Barbares qui les avoisinaient, et les garantit des brigandages des peuples limitrophes et des naturels du pays. Aussi toutes ses statues ont-elles le casque en tête : les sculpteurs ont voulu, sans doute, cacher un défaut que les poètes athéniens, au contraire, lui ont publiquement reproché, en lappelant Schinocéphale[7], car ils donnent quelquefois le nom de schine à la scille. Mais craignant quAnaxagore ne fût condamné, il le fit sortir de la ville et laccompagna lui-même. Comme la maison de Cimon avait de grandes liaisons avec les Lacédémoniens, il nenvoyait son fils avec ces dix vaisseaux, et même malgré lui, quafin que, sil ne faisait rien dutile ou de brillant dans cette expédition, il fût encore plus soupçonné de favoriser les Lacédémoniens. A peine il fut parti, que les Samiens, dont Pissouthnès avait enlevé furtivement les otages, se révoltèrent, et firent tous leurs préparatifs de guerre. XXXVIII. ». Le chiffre de 14 040 (ou selon d’autres sources, 14 240) représente les citoyens mâles. aussi appelees vies parallÈles.existent 2 autres editions de ricard ; une en 15 volumes (1830) et une en 2 volumes (didot) Périclès le Jeune, fils adultérin de Périclès, fit partie des généraux vainqueurs lors de la bataille des Arginuses (406 av. Cependant sa rivalité avec Thucydide étant venue à un tel point quelle ne pouvait plus se terminer que par le bannissement de lun ou de lautre, il vint à bout de le faire exiler, et détruisit ainsi cette faction ennemie. ἐξονειδίζω : adresser des reproches injurieux à quelqu’un, σχινοκέφαλος, ος, ον : tête d’oignon marin, σκίλλα : ancien nom de l’oignon marin (= ἡ σχῖνος, ου) ; il s’agit d’une plante médicinale méditerranéenne : voir, μόλε : impératif aoriste actif de βλώσκω, μολοῦμαι, ἔμολον, μέμβλωκα : aller, venir, ἑνδεκακλίνος, ος, ον : « à onze lits » = très long. « Lors dâune séance de lâAssemblée, Périclès montra aux Athéniens quâils nâavaient pas à rendre compte de lâargent du tribut (=somme dâargent versée) de leurs ⦠Le peuple lui témoigna du regret de son ingratitude, et Périclès reprit le timon des affaires. Ayant retrouvé son rang grâce au mariage de sa sœur avec le riche Callias, il poursuit la guerre contre les Perses et remporte d’importantes victoires. Les villes de lAttique et toutes leurs richesses ; Détruire, relever les murs, les forteresses ; Faire la paix, la guerre ; aux peuples sallier ; Et disposant de tout avec pleine puissance. Thucydide nous a donné une idée juste de sa puissance ; mais les poètes comiques ont chargé malicieusement le tableau : en appelant ses amis nouveaux Pisistratides[53], ils demandent quon lui fasse jurer quil naspire pas à la tyrannie, pour faire entendre que son excessive autorité était incompatible avec un gouvernement populaire. Celles-ci ne sont pas indépendantes, mais sont soumises au droit et aux magistrats athéniens. διαπορέω-ῶ : se poser la question, se demander. Frappés par tous les objets qui les environnent, nos sens extérieurs sont forcés den recevoir les impressions, bonnes ou mauvaises. On dit, à la vérité, que dans ce temps-là Zeuxis ayant entendu le peintre Agatharcus se glorifier de la facilité et de la vitesse avec laquelle il peignait toute sorte danimaux : « Pour moi, dit-il, je fais gloire de ma lenteur. ἄδεια, μηνύσις, κατηγορία : voir le lexique des termes juridiques. » Ce mot fut trouvé plaisant, mais Périclès nen persista pas moins dans son inflexibilité. Thémistocle : adversaire démocrate d’Aristide, il le fit ostraciser en 484 ; il est l’artisan de la construction d’une grande flotte athénienne, et de la victoire navale de Salamine. Sans doute, et déjà même il serait marié, Sil neût craint de trouver une femme impudique. lexique juridique). De tous les actes de son administration, cétait là ce que ses envieux ne cessaient de lui reprocher ; cétait le texte ordinaire de leurs déclamations dans les assemblées des citoyens. Il avait en sa disposition les revenus publics, les armées et les flottes, les îles et la mer. La bataille de Coronée, en Béotie, eut lieu en 447 ; elle vit périr entre autres Cleinias, le père d’Alcibiade. On dit que chacun de ces otages voulut lui donner un talent pour avoir sa liberté ; que ceux qui craignaient le gouvernement démocratique lui offrirent aussi plusieurs talents ; enfin le Perse Pissouthnès, qui favorisait les Samiens, lui envoya dix mille pièces dor pour lengager à leur faire grâce[76]. ὑποπιμπλάμενος : presque tout rempli, ou couvert. Périclès fit son possible pour le retenir, et lui dit, en pleine assemblée, ce mot si connu : « Si vous ne voulez pas en croire Périclès, vous ne risquez rien au moins dattendre : le temps est le conseiller le plus sage. Ils avaient encore un motif de consolation dans ce que souffraient leurs ennemis. En effet, la gravité ne saurait se soutenir au milieu des jeux et des divertissements ; la gaieté familière qui y règne saccorde mal avec la dignité, et nuit à la considération. [270] — (SOCRATE) : Tous ceux des arts qui ont du prix réclament un complément de bavardage (270a) et de rêverie spéculative concernant la Nature, car c’est bien de là que s’introduisent en eux la sublimité de pensée qui les caractérise et la perfection de leurs oeuvres à tous égards. < ὑποπίμπλημι ; revoir les verbes en –μι, notamment ceux à redoublement. Périclès prit aussi les leçons de Zénon dElée, qui enseignait la physique suivant les principes de Parménide. Voir Thucydide, I, 113. On se souvient que c’était la Salaminienne qui avait été chargée de ramener Alcibiade de Sicile… (Thucydide, VI). Note sur le texte. Ce nest point par un pur penchant à limitation que nous nous enflammons au récit des actions vertueuses : la vertu seule, par sa force irrésistible, nous attire vers elle, commande à notre volonté, et forme les moeurs par les exemples quelle nous offre. Mais Agnon supprima du décret cette dernière disposition ; il fit décider que laffaire serait portée devant quinze cents juges[103], et que laccusation serait intentée pour cause de vol, de concussion ou dinjustice, au choix de laccusateur. Quelquun disait à Antisthène quIsménias était un excellent joueur de flûte[3]. Il donna pour prétexte leur refus dobéir à lordre qui leur avait été signifié de pacifier leurs différents avec les Milésiens. τὸ ἕδος, ους : siège, résidence, puis temple, puis statue. Duris de Samos[87], afin de rendre lévénement plus tragique, accuse Périclès et les Athéniens dune horrible cruauté dont ni Thucydide, ni Ephore, ni Aristote, nont fait mention. » Alors Anaxagore se découvrant la tête : « Périclès, lui dit-il, ceux qui sont besoin dune lampe ont soin dy verser de lhuile. Πύρρος (note 1 p. 31) : Pyrrhus, nom que portèrent de multiples personnes. Cest alors que Périclès fut atteint de la peste. ἡ ἐκδρομή, ῆς : sortie impétueuse, charge, ἐγκολάψας < ἐγκολάπτω (εἴς τι) : graver en creux sur quelque chose, συγγενικός, ος, ον : familial. Il renonça aux festins, aux assemblées, et à tous les amusements de cette espèce dont il avait contracté lhabitude. Au reste, rien nempêche que le philosophe et le devin naient également bien rencontré : lun a expliqué la cause du prodige, lautre en a découvert la fin. XVI. Vie de Périclès / Plutarque ; [expliqué littéralement, annoté et revu pour la traduction française, par H. Lebasteur] -- 1893 -- livre Les anapestes (ou parabase) : partie très attendue de la comédie ancienne, la parabase est le moment où le chœur abandonne son rôle et s’adresse directement aux spectateurs. La vie de Pércilès de Plutarque, traduit par D. Ricard en 1830. Grande injustice des « Comiques » aussi bien à l’égard de Pisistrate (qui a efficacement lutté contre les Oligarques et les grands propriétaires) qu’à celui de Périclès, grand dirigeant démocrate : les poètes comiques seraient-ils toujours au service des riches et des puissants ? Trois trittyes (une prise dans chaque catégorie) forment une tribu (φυλή) ; la tribu n’a donc pas d’existence territoriale, mais seulement morale ; elle est le cadre de l’administration athénienne : elle fournit les 50 bouleutes d’une prytanie et sert de base au recrutement de l’armée. Il mit seulement le siège devant la ville sacrée dEpidaure[113], quil espérait prendre en peu de temps ; mais il en fut empêché par la maladie qui attaqua non seulement ceux qui faisaient le siège, mais encore tous ceux qui approchaient du camp. La suggestion initiale (des raisons de pure convenance personnelle) est finalement évacuée, au profit d’une image de « bon chef » et de dirigeant judicieux. Elle est en quatre parties (ode, antode, épirrhème et antépirrhème) et composée en anapestes, d’où son nom. Il ne se laissa pourtant pas abattre par tant de malheurs, et ne perdit rien de cette fermeté, de cette grandeur dâme qui lui était naturelle. Il exerçait seul cette vaste domination qui, sétendant et sur la Grèce et sur les Barbares, était encore soutenue par lobéissance des nations soumises, par lamitié des rois et lalliance des princes. La philosophie, en dissipant cette ignorance, bannit la superstition, toujours alarmée, toujours tremblante, et la remplace par cette piété solide que soutient une ferme espérance. Les Lacédémoniens envoyèrent à ce sujet une ambassade à Athènes ; et comme Périclès alléguait une loi qui défendait dôter le tableau sur lequel ce décret était écrit[92], Polyarcès, un des ambassadeurs, lui dit : « Eh bien ! Comme, chez un peuple à qui un empire si étendu donnait une grande puissance, il germait nécessairement des passions de toute espèce, il était seul capable dappliquer à chacune de ces maladies morales le traitement qui lui convenait, demployer tour à tour lespérance et la crainte, comme un double gouvernail ; lune retenait les emportements de la multitude, et lautre la ranimait quand elle était découragée. A Némée, il défit en bataille rangée les Sicyoniens, qui osèrent se mesurer avec lui, et dressa un trophée pour cette victoire. Jai déjà dit quau commencement de son administration, Périclès, pour balancer le crédit de Cimon, sétait attaché à gagner la faveur du peuple. Ses dispositions terminées, il marche de nouveau contre les rebelles, repasse dans lEubée avec cinquante vaisseaux et cinq mille hommes de bonnes troupes, soumet toutes les villes, et en chasse ceux dentre les Chalcidiens quon appelait Hippobotes[68] : cétaient les plus riches et les plus puissants du pays. . Selon Stésimbrote, ce fut Xanthippe lui-même qui fit courir le bruit que sa femme était entretenue par Périclès ; et ce jeune homme conserva jusquà la mort une animosité irréconciliable contre son père. Les amis de Cimon, que Périclès accusait aussi dêtre attachés aux Lacédémoniens, y furent tous tués[34]. » Cette parole ne fut pas trop remarquée dans le moment ; mais, peu de jours après, lorsquon reçut la nouvelle que Tolmidas avait été défait et tué à Coronée avec la plupart des plus braves Athéniens, ce mot lui fit beaucoup dhonneur, et lui mérita la bienveillance du peuple, qui rendit justice à sa prudence et à son amour pour les citoyens. Il est rappelé à la suite de défaites athéniennes et dirige la politique extérieure d’Athènes, laissant le champ libre aux démocrates à l’intérieur. Dans les circonstances moins importantes, il se servait de ses amis et de quelques orateurs qui lui étaient dévoués ; en particulier dEphialtès, celui qui détruisit lautorité de laréopage, et qui fit boire aux citoyens, à longs traits et sans mesure, suivant lexpression de Platon, la coupe de la liberté[23]. XIII. Il faisait vendre tous les ans, et à la fois, les produits de ses terres ; et chaque jour il envoyait acheter au marché ce quil fallait pour lentretien de sa maison. ὁἘν τῷ διὰ μέσου : dans l’intervalle, ou « au milieu de la période ». Au contraire, il loue fort la politesse, la douceur et lhonnêteté de Cimon dans le commerce de la vie. Cétait, suivant Aristote, Démonidès, de lîle dIos[30], qui lui avait donné ce conseil. Il me semble que cette douceur de moeurs, cette vie quil maintint toujours pure dans lexercice de son autorité, suffisent seules pour ôter au surnom fastueux et arrogant dOlympien ce quil pouvait avoir dodieux, et quelles nous montrent au contraire combien ce titre lui convenait : car nous croyons que les dieux, étant par leur nature auteurs de tous les biens, sont incapables de produire les maux ; cest à ce double titre que nous les reconnaissons pour les rois et les maîtres du monde[123]. ». Notice. τὸ διαλείμμα : intervalle. Dans le compte que Périclès rendit de cette expédition, il porta en dépense une somme de dix talents avec cette seule indication : Pour emploi nécessaire. Quand il fut à la porte de sa maison, comme il faisait déjà nuit, il commanda à un de ses esclaves de prendre un flambeau et de reconduire cet homme chez lui. Depuis ce décret, le roi dEgypte ayant fait présent au peuple dAthènes de quarante mille médimnes de blé[120], il fallut les distribuer aux citoyens ; mais, en vertu de cette loi, on cita en justice un grand nombre de bâtards quon avait oubliés et qui nétaient pas même connus. Périclès, pour remédier à tous ces maux, et nuire en même temps aux ennemis, fit équiper une flotte de cent cinquante vaisseaux, sur lesquels il embarqua un nombre considérable de bonnes troupes de pied et de cavalerie. «οὐ γὰρ ἂν οὕτω σπουδαῖος ἦν αὐληλτής» : irréel du présent (imparfait + ἄν), ψήλας, αντος : aoriste de ψάλλω : faire vibrer, toucher (un instrument à cordes), ἡ αὐτουργία, ας : travail personnel, expérience personnelle, ῥᾳθυμία, ας : facilité d’humeur, indifférence, ἡσθείς : participe aoriste passif de ἥδω : réjouir, charmer, ἡ ἐξομοίωσις, εως : action de devenir semblable, ἡ ἀπολαύσις, εως : jouissance, plaisir qu’on tire de quelque chose, ἡ προαίρεσις, εως : détermination, dessein, manière de penser ou d’agir, πρᾳότης, τητος : douceur, facilité de caractère, ἀγνωμοσύνη, ης : ignorance, manque de jugement. Voir cours sur les institutions. Sophocle : il s’agit bien du poète tragique ! Le peuple la lui alloua sans aucune information, et ne voulut pas en connaître le motif secret. μύριοι χρυσοί (στατῆρες) : 10 000 statères d’or ; un statère = 20 drachmes = environ 1000 €. Ἀντισθένης : disciple de Socrate, et fondateur de l’école cynique ; Isménias était un célèbre joueur de flûte thébain. Il ne parut plus dans les rues que pour aller à la place publique ou au conseil.